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30-03-2023
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COMMENT REPÉRER LES TROUBLES DE LA VISION CHEZ L’ENFANT

D’après le baromètre de la santé visuelle 2019, 73 % des parents s’estiment être peu ou mal informés sur la santé visuelle de leurs enfants car « contrairement aux dents, l’œil ne fait pas mal ».

En effet, même s’ils ne voient pas très bien, les enfants se plaignent rarement d’un problème de vue. C’est donc aux parents d’être très vigilants, parce qu'un problème oculaire non corrigé peut conduire à une perte de la vision parfois irréversible. Voici, d’après l’ASNAV, quelques signes avant-coureurs d’une anomalie visuelle chez l’enfant :

          - Problème de concentration et d’agitation: Si l’enfant éprouve du mal à se concentrer, s’il se fatigue très vite et est très agité en fin de journée, il se peut qu’il soit hypermétrope.

Ce trouble de la réfraction oculaire se caractérise par la difficulté à voir de près (les objets deviennent de plus en plus flous au fur et à mesure qu’ils se rapprochent), alors que la vision de loin est bonne. Les rayons lumineux convergent en arrière de la rétine.

L’une des particularités de l’hypermétropie tient à un processus d’accommodation, un mécanisme d’autocorrection avec un effet « masquant ». Les verres correcteurs sont ainsi prescrits quand il existe un risque (ou un souci) de strabisme (les yeux qui louchent) et/ou quand l’enfant rencontre des problèmes évidents (fatigue oculaire, difficultés scolaires associées…).

          - L’enfant dessine de travers / n’écrit pas sur les lignes ou confond les lettres proches ?

Il s’agit peut-être d’astigmatisme. Il existe de multiples raisons pour lesquelles un enfant développe un astigmatisme, la plus fréquente est la génétique, car ce défaut est héréditaire. Mais il peut aussi être dû à une intervention chirurgicale.

Parmi les traitements les plus courants pour corriger ce problème chez les enfants, le plus utilisé et efficace reste le port de lunettes appropriées pour sa correction.

          - Pour lire ce qui est écrit au tableau, l’enfant a besoin de se rapprocher ou plisse les yeux ?

Il commet des fautes d’inattention quand recopie ou il a besoin de copier sur son voisin ? Il s’agit alors peut-être d’un problème de myopie.

Ce trouble est dû à une mauvaise vision de loin. À l’inverse de l’hypermétropie, l’enfant myope a un œil trop long, la lumière reçue se forme en avant de la rétine. Tout comme l’astigmatisme et l’hypermétropie, elle peut être corrigée par le port de lunettes.

          - Votre enfant louche et indique voir double ?

Il s’agit sûrement d’un strabisme. Le strabisme est un défaut dans le mouvement de l’œil, qui est visible à l’œil nu. Ce défaut peut être isolé ou combiné à d’autres troubles et son origine peut aussi être d’origine musculaire.

Détecter le strabisme et le traiter permet à votre enfant de retrouver une bonne vision. En revanche, pas la peine de s’inquiéter avant cinq mois. Laissez à votre petit le temps nécessaire pour que ses muscles se coordonnent et si le problème persiste, consultez votre ophtalmologiste.

          - Vous remarquez un port de tête inhabituel chez l’enfant ?

Il s’agit peut-être d’amblyopie. Trouble lié au mauvais développement de l’un des yeux, elle désigne une faible acuité visuelle non améliorable par une correction optique. Le risque de l’amblyopie, quand elle est unilatérale, est que l’autre œil travaille davantage pour compenser la faiblesse de l’œil faible. Il faut intervenir assez rapidement pour traiter l’amblyopie, car plus le temps passe, plus il s'avérera difficile de récupérer la vision de l’œil amblyope. Lorsque la maladie est décelée avant le dixième mois, il est encore possible de rééduquer l’œil malade. Au-delà de 12 mois, cela s’avère plus compliqué.

Le traitement de référence de l’amblyopie est l’occlusion de l’œil dominant (œil non-amblyope) avec un cache adhésif afin de stimuler le développement visuel de l’œil amblyope (appelé’ l’œil « paresseux »). 

La première phase est le traitement d’attaque : pendant cette phase, l’occlusion de l’œil est permanente (occlusion totale = 24 heures sur 24). Une fois que celle-ci est atteinte, le traitement d’entretien est mis en place. Il consiste en une diminution progressive du temps d’occlusion (16 heures par jour, puis 12 heures, puis 8 heures…) sur plusieurs mois ou la mise en place d’un filtre Ryser (filtre semi-opaque) sur le verre correcteur de l’œil dominant.

La durée totale du traitement ne peut pas être connue au départ, puisqu’elle varie en fonction de l’évolution de chaque patient.

Même avant le début de l’apprentissage, il est donc possible de détecter si un enfant présente un défaut visuel. En effet, quelques indices dans son comportement peuvent être révélateurs de troubles : si l’enfant tourne sa tête ou ferme un œil pour regarder un objet ou une personne au loin.

Lorsqu'il est souvent maladroit, chute et se fait mal, surtout du même côté, il s’agit peut-être d’un problème de vision binoculaire. C’est-à-dire que les deux yeux ne fonctionnent pas correctement ensemble.

Chaque défaut de la vision de l’enfant trouve finalement sa solution. L’important est que dès qu’il présente des signes de mauvaise vision, il faut se rende en consultation chez un ophtalmologiste. Le plus souvent, un simple port de verres adaptés résoudra le problème. Plus le trouble est détecté tôt, plus il a de chance de guérir.

Si aucun traitement n’est efficace, par exemple pour le daltonisme, il faut accompagner l’enfant avec écoute et attention, tout en lui expliquant que son trouble ne l’empêchera pas de mener une vie normale.